Pourquoi on a du mal à partir…

Tout quitter le sac au dos, c’est un rêve que beaucoup ont…Mais que peu réalisent vraiment. Comme moi. Je me suis donc penchée sur la question : pourquoi a-t-on du mal à partir ? Pourquoi est-ce si difficile de tout quitter ?

Globe3

Alors que des blogueurs nous font rêver à travers leurs aventures, leurs voyages, leurs rencontres et leurs multiples expériences, il y a aussi cette majorité de rêveurs et d’indécis derrière leurs écrans à se demander pourquoi.

Pour ma part, j’ai eu un fameux handicap au départ… Je n’avais tout simplement jamais voyagé. Je veux dire par là que mon premier voyage était en 2009 à New York. J’avais 25 ans.

Avant cela, je ne suis jamais réellement partie en vacances étant petite, je n’étais pas de celles qui partaient au sports d’hiver en hiver et à la côte d’Azur en été. Je n’ai pas fait de « voyage de fin d’études » et encore moins d’échange Erasmus (je pensais que c’était un arbre à l’époque).

Donc à 25 ans, après avoir vu sur Facebook les photos d’une amie à New York, je me suis enfin dit « pourquoi pas ». Si elle l’avait fait, c’était donc possible… Diantre !

Mais à 25 ans, j’avais mon appart, je savais ce que c’était de payer des factures, avoir son chez soi rassurant, avoir sa propre télé, son chat et son canapé. Bref, j’avais déjà bâti ma Comfort Zone (aussi appelée Danger Zone) sans rien avoir connu d’autre.
Je vous le dis tout de suite : c’est un handicap.

Mon voyage à New York fut une véritable révélation. Bien sûr la ville m’attirait depuis toujours mais y mettre les pieds fut comme choper une maladie incurable. Je l’avais attrapé, la voyagïte aigüe. Aussitôt rentrée, la tête pleine d’images indescriptibles, je n’avais qu’une envie : y retourner.
Ce que j’ai fait. En 2010, direction New York. Encore. Comfort Zone level 2.0 ?

Puis en 2012. Pareil. Je rentrais à chaque fois « chez moi ». J’avais Central Park au lieu de mon canapé et les écureuils à la place de mon chat… Mais au final, n’avais-je juste pas projeté ma zone de confort de l’autre côté de l’Atlantique ? Peut-être… Mais avouons qu’une Zone de Confort à New York, c’est quand même autre chose.

Ensuite, j’y suis partie vivre 6 mois. 6 mois dans la ville de mes rêves…Mais avec un chez moi, un quotidien (passionnant mais quotidien tout de même),.. Je n’y suis pas partie « sac au dos ». j’y suis partie m’y installer confortablement (confort est un mot à nuancer bien évidemment !).

Tout cela pour dire que, malgré moi, je ne suis pas une aventurière. Je voudrais mais je ne le suis pas.

J’ai toujours évolué dans ce mode de vie. Rester dans les limites, ne pas faire de bêtises (ma mère peut en témoigner, j’étais une petite fille très sage), rester raisonnable, avoir la trouille d’un peu tout,…
Du coup, quand on vit dans une zone de confort vraiment confortable, avec des repères sympas, des amis proches (qui ne le sont pas, mais ça, on s’en rend compte après,…), des biens (matériels), un bon petit boulot, des souvenirs,… Eh bien, partir sac au dos fait poser des questions stupides du style « Mais que vais-je faire de ma boite à souvenirs?« , « Mais qui va s’occuper de mon chat?« , « Ma cafetière, je la revends ou je la garde au cas où?« .

Ce « au cas où » revient systématiquement et empêche lui aussi pas mal d’aventure. Parce qu’on m’a toujours apprit à assurer mes arrières. A trop assurer mes arrières… »Oui mais imagine que…« , « Et si…« , me répétait ma mère. En gros, le célèbre « Tu sais ce que tu as mais tu ne sais pas ce que tu auras » Ben voilà. Je sais ce que j’ai.

Je suis partie seule à New York; bon ok, je vous l’accorde, je ne suis pas partie dans les Andes non plus. Mais à mon échelle, c’était déjà une aventure. Pour une fille de la campagne qui n’avais jamais rien fait, prendre l’avion, gérer toutes mes réservations et assurer sur place au point de me sentir chez moi, oui. C’était bien.

Alors pourquoi certains (dont moi donc) ont tant de mal dire « file moi ce sac à dos je prends l’avion dans 2h » ? Parce que tout simplement, on n’a pas TOUS les mêmes outils pour commencer. On n’a pas tous la même éducation, la même histoire, les mêmes armes. Non que cela soit une règle générale mais, pour moi, elle s’applique.
Qui sait, un jour, je vais peut-être enfin me délivrer de ces chaînes confortables.
Ou peut-être pas.
Peut-être vais-je assouvir mon envie de voyageS en restant raisonnable, en réservant un hôtel bien à l’avance et en prévoyant quelqu’un pour venir arroser mes plantes.
Ou peut-être que je risque de revendre mon canapé et de partir en minibus faire le tour la Nouvelle-Zélande.
Honnêtement, plus j’écris, moins je sais.
what-separates-a-backpacker-from-a-tourist-lg

Mais au moins, je sais une chose :

Nos voyages nous définissent, indéniablement. Mais n’oublions jamais que nous emportons toujours une chose dans notre valise (ou notre sac à dos) : nous-même.

8 commentaires (+add yours?)

  1. Olivia
    Oct 15, 2014 @ 18:57:01

    Il n’y a pas UNE façon de voyager, une bonne ou une mauvaise… Chacun fait comme il veut, ce qui lui correspond ! Heureusement qu’on n’est pas tous pareils, sinon, ça n’aurait plus rien de « passionnant » de lire les aventures de ceux qui « osent », et il n’y aurait pas de place pour tout le monde sur le chemin…
    Chacun son truc. Pas mauvais, pas bon, juste son truc à soi. Et puis c’est vrai, qui va nourrir le chat pendant 6 mois ? C’est important, ça aussi !! 🙂

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    • nicky1384
      Oct 16, 2014 @ 07:29:39

      Ha mais pour ça, on est bien d’accord! 🙂 Il y a autant de manière de voyager qu’il n’y a de voyageurs! Ici, je me suis penchée sur la question de façon personnelle… Mais je ne dis pas qu’il n’y a qu’une bonne façon de voyager!
      Mais j’aimerais, un jour, être de ceux qui partent… Le puis-je? Avec ce que j’ai connu, ce que je sais, ce que j’ai vécu? La question est surtout de me demander: est-ce que ce mode de voyage est la portée de tous? (tous ceux qu’ils le veulent, j’entends! 😉 )

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  2. burle
    Oct 17, 2014 @ 15:12:26

    Moi j’envie (ouhhh le vilain mot) ceux qui osent laisser appart, canap et chat ! J’ai aussi la voyagïte aiguë.
    Il y a eu NY…et son retour douleureux à la réalité… l’impression que sa vie est bien fade…l’envie d’y retourner, d’y habiter !
    Et puis cette réalité m’a rattrapée. Pas assez de cran, trop compliqué. Je sais que n’y vivrai jamais…mais je sais aussi que j’y retournerai et qu’un peu de moi est toujours là-bas.
    Alors félicitations à toi qui l’a fait !

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  3. Trackback: Projet PVT Canada – Je suis impatiente | Ma Petite Page Voyage
  4. And so my dreams came true
    Fév 28, 2015 @ 17:47:22

    J’adore ton article… Je suis tombée dessus grace à ton commentaire sur la page Facebook de Un Sac Sur Le Dos. 🙂 Tout ça est tellement vrai… Pour ma part je voyage beaucoup, mais jamais « à la sauvage », et c’est ça qui me fait rêver, je n’arrive pas à franchir le pas. J’aimerais aller en Asie, où rien n’est comme ici, o je galèrerais surement rien que pour trouver le bon bus, où la barrière de la langue serait difficile, et la différence culturelle serait un vrai choc, c’est de ça que j’ai envie au fond… Je suis en phase de préparation psychologique avant, j’espère, de le réaliser enfin !!

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    • Nicky
      Mar 01, 2015 @ 09:01:45

      Hello! Merci pour ton commentaire.
      Je pense que ce genre de voyage « à la sauvage » arrive au moment voulu, rien ne sert de forcer le destin ou tes envies du moment. J’espère pour toi que tu pourras accomplir ce beau projet en tout cas…
      A bientôt!

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  5. Ophélie
    Juin 23, 2015 @ 22:35:11

    J’aime beaucoup ton article. Il me fait penser à un extrait du livre d’Elizabeth Gilbert  » Committed : a skeptic makes peace with marriage » où elle explique que son fiancé et elle sont tous les deux des voyageurs mais qu’en fait ils voyagent très différemment. Elle elle est capable de partir sur un coup de tête et de passer de ville en ville et de pays à pays tous les jours du moment qu’elle a son chez-elle avec ses amis et sa famille en rentrant, alors que lui aime s’installer dans un pays pendant très longtemps, transporter sa confort zone et y rester, s’imprégner de là où il va. Les deux sont des formes de voyages, moi je suis un mix de tout ça, mais il n’y a aucune forme à rejeter ! C’est bien aussi de se trouver parfois dans une confort zone, du moment qu’elle ne nous empêche pas de réaliser nos rêves et projets… Mais je pense que si on a une âme de voyageur, on finit par trouver une façon de la découvrir tôt ou tard, d’une façon ou d’une autre 🙂

    Blog très sympa en tout cas,
    Bises,

    Ophélie

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    • Nicky
      Juin 24, 2015 @ 10:14:04

      Merci beaucoup pour ton commentaire! Je pense également être un mix des deux façons de voyager. Comme je le disais dans un autre article, il ne faut pas oublier que l’on s’emporte soi-même à chaque voyage et qu’il ne faut pas oublier qui l’on est et adapter son voyage à soi est le plus important. Renier qui l’on est totalement c’est prendre le risque de vivre une aventure qui ne nous correspond pas
      et de se gâcher le voyage en voulant jouer un aventurier que l’on n’est pas (ou, à l’inverse, en voulant se poser trop vite alors que l’on a un esprit de baroudeur!).

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